Un responsable d’un institut français de physique des particules a déclaré vendredi que des tests étaient en cours pour vérifier si les neutrinos sont réellement capables de dépasser la vitesse de la lumière comme le laissent penser de précédentes expérimentations.
Stavros Katsanevas, directeur adjoint de l’Institut national de physique nucléaire et de physique des particules (IN2P3), a déclaré vendredi à l’AFPqu’une expérience était menée (jusqu’au 6 novembre) au sein de l’accélérateur de particules européen. Ainsi, des neutrinos sont propulsés sur 730 kilomètres à travers l’écorce terrestre afin de tenter de confirmer lesrésultats obtenus le 22 septembre dernier.
Ceux-ci révélaient que les neutrinos avaient parcouru les 730 kilomètres en dépassant de 6 kilomètres par seconde, la vitesse de la lumière (environ 300.000 km/s), limite jusqu’alors considérée comme infranchissable. Après ce premier essai, entamé il y a "quelques jours", cette technique devrait ouvrir la voie à un "test très important à partir d’avril".
En effet, si elle était confirmée, cette vitesse obligerait à repenser la physique actuelle, y compris la théorie d’Einstein. Les résultats étaient si surprenants que les auteurs de cette mesure eux-mêmes avaient tenté pendant des mois de les vérifier avant de les annoncer en septembre, car la particule élémentaire qu’est le neutrino reste incroyablement difficile à détecter, faute à son absence de charge électrique et à sa capacité de traverser la matière sans s’y arrêter.
Un nouveau faisceau à protons pour l’expérience
La nouvelle méthode qui va être employée doit, selon M. Katsanevas, permettre de répondre aux critiques attribuant à "un effet de statistique" ce résultat totalement inattendu. "On pourra mesurer les neutrinos un à un" lorsqu’ils arrivent aux détecteurs du laboratoire. Pour cela, un nouveau faisceau de protons est employé.
Ultra-court, ce faisceau destiné à produire des neutrinos est maintenant ramené à une à deux nanosecondes (ou milliardièmes de seconde). Ainsi, d’ici au 6 novembre, une dizaine d’arrivées de neutrinos devraient pouvoir être enregistrées au laboratoire de Gran Sasso (Italie) et leur vitesse calculée avec davantage de précision.
Il se peut, ajoute M. Katsanevas, que ce test avec "une dizaine d’événements" soit "concluant", mais "le plus probable, pour l’instant, c’est que ce sera un test de la méthode pour avril". A cette date, l’expérience pourrait reprendre pendant un mois environ, indiqueTV5monde.
Source : Maxisciences
Le libre arbitre 
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